A quel âge donner une peluche à bébé ?

Bonjour,

Le doudou est choisi par l’enfant en général autour de 8-9 mois lors de cette période qui serait, selon certaines théories, fondatrice du développement psychoaffectif qu’on appelle «angoisse du 8eme mois». Tout comme l’est le sourire réponse à 2 mois et la possibilité de dire «non» à 2 ans.

Jusqu’à 8-9 mois un bébé, s’il ne voit pas sa maman et s’il n’a pas besoin d’elle pour une raison variable (être câliné, nourri…) ne ressent pas de manque d’elle et en quelque sorte n’a pas conscience de sa propre existence à lui. A partir de 8-9 mois il se rend compte que sa maman et lui sont deux personnes distinctes et qu’il est seul quand il ne la voit pas ce qui entraîne chez lui une angoisse de séparation. Il choisit alors un doudou qui, pour lui, dans sa tête, représentera sa maman et auquel il va s’attacher et qui sera le consolateur de tous les malheurs. C’est pour cela que quand on «n’imposait pas» un doudou à un enfant il choisissait des tissus tout à fait variés comme une taie d’oreiller ou encore une chaussette… De nos jours on propose des doudous même aux enfants qui n’en choisiraient pas forcément un. Car tous les enfants n’ont pas besoin de doudou et le mieux est de leur laisser ou non ce choix. Donc votre bébé est beaucoup trop petit pour avoir besoin d’un doudou et quand il sera à l’âge où il peut en avoir besoin (à partir de 6 mois) vous ne vous poserez plus la question de la sécurité ou non de mettre des peluches ou objets de tissus dans son lit. Du moment que ces objets seront légers et non fixés il n’y aura plus de danger.

C’est en général vers 9 mois que les bébés élisent un « objet transitionnel ». Cet objet fétiche qui les rassure a été identifié par un pédiatre anglais très célèbre, D.W. Winnicott, qui a beaucoup apporté à la compréhension du bébé. C’est vers 9 mois que le bébé se rend compte qu’il est un individu à part de sa maman et qu’il s’angoisse beaucoup quand il ne voit pas cette dernière.

D.W. Winnicott nous a expliqué que l’objet transitionnel remplace le parent absent, et rassure le bébé de cette absence, puisqu’il est en quelque sorte là. C’est donc le bébé qui investit de lui-même de cette fonction ce qu’il trouve à sa portée, et on a pu voir des « doudous » très variés (une peluche qui était dans le lit, un bout de tissu, l’étiquette du pyjama etc… ).

Depuis, le doudou s’est « institutionnalisé » (les marchands de puériculture s’en sont bien chargés) puisqu’on l’offre même dès la maternité. C’est un non-sens puisque c’est beaucoup trop tôt et que beaucoup d’enfants n’en ont pas besoin s’ils sont suffisamment en sécurité interne sans, ou n’en ont pas d’attitré.

Vous pourrez donc mettre dans le lit de votre enfant des doudous et des petites peluches de votre choix (lavables) quand il pourra attraper des objets (aux alentours de 5 mois) et vous verrez s’il s’en approprie un (pas de grosse peluche, ni de drap, ni d’oreiller dans un lit d’un bébé, dont il pourrait se recouvrir).

Je vous invite également à lire notre article : mpedia-preprod.lajungle.biz/128-role-doudou.html

Le doudou n’est absolument pas une obligation! La signification du doudou est qu’il est un objet (ou un geste) de réassurance qui remplace la maman quand l’enfant se sent seul ou un peu «malheureux» (au moment de dormir ou après un chagrin par exemple). C’est en général vers 9 mois que l’enfant s’approprie un doudou, lors de cette étape importante pour la construction de la personnalité dite d’anxiété du 9^ème mois. A cet âge l’enfant prend conscience de sa propre existence et de sa fragilité et quand il ne voit pas sa maman pour le protéger il est inquiet, il se raccroche donc à un doudou qui représente sa maman et ainsi le rassure.

Mais certains enfants passent cette période tout tranquillement et n’ont pas besoin de ce doudou car leur maman est «dans leur tête» et ils ne sont pas inquiets.

C’est comme la fameuse crise d’adolescence: si elle est très fréquente elle n’est pas obligatoire et beaucoup d’adolescentspassent cette période sans vague.

Le doudou peut être un objet (et pour votre enfant c’est sans doute la tétine) ou un geste (sucer son pouce, téter sa langue, gratter son bras, triturer ses cheveux…).