Partager

La cystite ou infection urinaire basse : symptômes, traitement et prévention

Mis à jour le 28 novembre 2024 5 de nos experts

Garçon aux toilettes souffrant d'une infection urinaire
Crédits photo : AdobeStock_125994333

Votre enfant se plaint de douleurs en urinant ou d’une envie fréquente d’aller aux toilettes ? Si ses urines sont malodorantes ou qu’il a du mal à rester propre, il pourrait souffrir d’une infection urinaire, aussi appelée cystite. Cette infection est courante chez les enfants, en particulier les filles, et peut entraîner des symptômes désagréables.

Quels sont les signes d’une cystite et comment réagir rapidement ? Quelles mesures peuvent prévenir ces infections urinaires ? Nous vous expliquons tout dans cet article, afin de vous aider à mieux comprendre les symptômes, le traitement et la prévention des infections urinaires chez l’enfant.

Sommaire de l'article

Comment fonctionne la vessie, en temps normal ?

Cette vidéo vous permettra de bien expliquer à votre enfant comment sa vessie fonctionne en temps normal :

+

Comment fonctionne normalement la vessie ?

Qu’est-ce que la cystite ?

La cystite est une infection urinaire qui touche la vessie.

On parle d’infection urinaire basse, à distinguer de la pyélonéphrite qui est une infection urinaire haute avec de la fièvre, car elle touche les reins. La cystite s’accompagne toujours d’une urétrite (inflammation de l’urètre, petit conduit qui permet l’écoulement de l’urine vers l’extérieur).

Après la première année de vie, pour des raisons essentiellement anatomiques, les filles sont plus souvent sujettes aux cystites que les garçons car leur urètre est plus court et s’ouvre au niveau de la vulve, à proximité de l’anus, dans un environnement riche en microbes, même en dehors de toute infection.

Environ 2 % des nouveau-nés et des nourrissons contractent des infections urinaires. À 6 ans, 7 % des filles et 2 % des garçons ont présenté au moins une fois une infection urinaire. Cette différence subsiste à l’âge adulte : d’après l’Institut Pasteur[1], les femmes adultes ont un risque 20 à 40 fois plus élevé que les hommes de développer une infection urinaire. Chez l’homme, cette infection est généralement accompagnée d’un pronostic plus compliqué, nécessitant un traitement prolongé, avec un risque accru de complications, telles qu’une infection de la prostate.

Quand suspecter une infection urinaire ?

Chez le grand enfant, les signes cliniques sont ceux décrits chez les adultes. Il n’y a pas de fièvre mais :

  • des brûlures, des douleurs quand il fait pipi, parfois une douleur dans le bas du ventre entre les mictions,
  • des envies pressantes et fréquentes d’uriner pour de petites mictions,
  • des urines souvent troubles et avec une odeur inhabituelle, parfois rouges parce qu’elles peuvent contenir du sang (hématurie),
  • Parfois des fuites dans la culotte la journée et des pipis au lit inhabituels la nuit.

Chez l’enfant plus jeune et qui n’a pas encore acquis la propreté, les cystites sont beaucoup plus rares que les pyélonéphrites  et les symptômes souvent plus difficiles à déceler. Toujours pas de fièvre, mais :

  • des urines malodorantes, parfois rosées dans la couche,
  • l’impression que l’enfant a mal quand il fait pipi,
  • parfois un appétit diminué ou un comportement inhabituel.

Vous pensez que votre enfant débute une cystite : que faire ?

La cystite n’est pas une urgence thérapeutique comme peut l’être une pyélonéphrite.  Toutefois, c’est une pathologie très inconfortable qui nécessite un traitement rapide.

L’idéal est d’amener un peu d’urine prélevée peu de temps avant la consultation et gardée au frais. Quand l’enfant est propre, les urines sont recueillies en milieu de jet après une petite toilette locale au savon et à l’eau. Quand l’enfant est trop petit, le recueil peut se faire avec des poches stériles achetées en pharmacie (urinocol fille ou garçon).

Grâce à une bandelette urinaire (Uritest ou Uritop 2), le médecin recherche la présence de globules blancs (leucocytes) et de nitrites (signe indirect de la présence de germes). Si vous avez des bandelettes urinaires chez vous, vous pouvez également faire le test vous-même. Attention : les bandelettes ne doivent pas être périmées et la lecture doit se faire au bout de 2 minutes. Une lecture trop tardive compromet la fiabilité de l’interprétation.

Si la bandelette est négative, ce n’est pas une cystite. En cas de positivité d’une ou des 2 plages de la bandelette, un ECBU (examen cytobactériologique des urines), sera réalisé, de préférence en laboratoire. Si un germe est retrouvé, sa sensibilité aux antibiotiques sera testée (antibiogramme) pour adapter le traitement antibiotique.

Il est très important de faire les analyses d’urine (ECBU) dans d’excellentes conditions. Quand il n’y a pas eu de bonne toilette locale avec du savon ou une solution antiseptique, quand les urines n’ont pas été recueillies au laboratoire ou ont attendu plusieurs heures à température ambiante, les examens peuvent être faussement positifs et les enfants risquent d’être traités pour rien. La BU et l’ECBU doivent être réalisés avant toute prise d’antibiotiques.

Attention par exemple aux examens qui retrouvent plusieurs germes. Il s’agit souvent d’une simple souillure des urines et non d’une infection urinaire. En effet, l’interprétation de l’ECBU est très importante. Pour affirmer l’infection il faut avoir du pus (nombre élevé de leucocytes) ET un germe unique en quantité importante ( > ou égal à 10 puissance 5). C’est important, car beaucoup d’enfants sont traités pour des infections urinaires qui n’en sont pas.

Quelles sont les causes des cystites ?

La cystite, ou infection urinaire, est principalement causée par la bactérie Escherichia coli. Cependant, d’autres bactéries peuvent également être responsables d’infections au niveau de la vessie.

Toute gêne à la vidange complète de la vessie favorise les infections urinaires, hautes ou basses. En effet, les bactéries venues de l’intestin remontent du périnée, se multiplient dans l’urine qui stagne dans la vessie. Les plus agressives d’entre elles contaminent le système urinaire à des étages variables (vessie dans les cystites, reins dans les pyélonéphrites…).

  • La constipation est une cause favorisante de cystite, car une vessie ne se vide complètement que si le rectum n’est pas encombré de selles
  • Les mictions rares des enfants et adolescents qui refusent d’aller aux toilettes au collège ou au lycée
  • Des boissons insuffisantes pendant la journée
  • Les vulvites, souvent elles-mêmes favorisées par la ou par une mauvaise technique d’essuyage
  • Les troubles fonctionnels de la vessie, tels que l’hyperactivité vésicale. ()

sont autant de causes potentielles des cystites.

Chez les [2], la présence de sucre dans les urines favorise également la prolifération des bactéries, augmentant ainsi le risque d’infection.

Quel traitement ?

Le traitement antibiotique sera adapté à l’antibiogramme. La durée moyenne du traitement est de 5 à 8 jours. Comme pour tout traitement antibiotique, il ne faut pas arrêter avant la fin même si les symptômes ont disparu.

En cas de signes de cystite débutante, faites beaucoup boire votre enfant, et incitez-le à faire pipi souvent. Vous pouvez donner des préparations pharmaceutiques à base de canneberge concentrée. Bien sûr, en cas de signes persistants, consultez rapidement le médecin de votre enfant.

Cystite et pyélonéphrite, quelles différences ?

La cystite est une infection urinaire basse qui se reste située dans la vessie. La pyélonéphrite, quant à elle, est une infection urinaire haute qui remonte jusque dans un ou les deux reins.

Dans la cystite, l’infection est localisée dans la vessie et se manifeste par des symptômes tels que des douleurs à type de brûlures lors de la miction, des urines fréquentes et troubles, et parfois une sensation de gêne en dehors des mictions.

En revanche, la pyélonéphrite, qui touche les reins, se caractérise par des symptômes plus sévères, avec une fièvre élevée, des frissons, une fatigue importante, souvent des douleurs lombaires et parfois des nausées.

Les pyélonéphrites peuvent avoir les mêmes causes que les cystites. Dans certains cas, on recherchera d’autres causes, comme un reflux vésico-urétéral.

Les pyélonéphrites peuvent nécessiter un traitement antibiotique plus puissant que celui des cystites, avec, notamment les 2-3 premiers jours, un traitement par voie intra-musculaire ou intra-veineuse, relayé par un traitement oral pendant une semaine.

Il est donc essentiel que les parents soient attentifs aux symptômes précoces de ces infections, car une détection rapide peut prévenir des complications graves, en assurant un suivi médical approprié.

Faut-il faire des examens complémentaires ?

A la première cystite, quel que soit l’âge de l’enfant, qu’il s’agisse d’une fille ou d’un garçon, une échographie doit être prescrite. Cet examen permet de vérifier l’état des reins et de la vessie (si possible d’abord vessie pleine, puis vessie vide).

Cystites à répétition chez l’enfant : que faire ?

Si votre médecin est sûr qu’il s’agit de vraies cystites avec du pus et un germe dans les urines et que votre enfant en fait souvent, il faut essayer de trouver les facteurs favorisants cités plus haut (constipation, hyperactivité vésicale, vulvites, etc.) pour les traiter le mieux possible. Tant que les causes perdurent, les cystites vont revenir. C’est un vrai cercle vicieux. Parfois quand les cystites sont très fréquentes, un traitement préventif avec un antibiotique à faible dose peut être prescrit pendant plusieurs mois pour éviter les récidives.

Quelles mesures permettent de prévenir l’apparition d’une cystite ?

Quelques gestes et conseils permettent de réduire les risques d’infection urinaire. Par ailleurs, la cystite peut récidiver, c’est pourquoi il est important de respecter quelques règles pour éviter que votre enfant ne développe une nouvelle infection :

  • incitez-le à boire régulièrement et suffisamment, 1 à 2 verres à chaque repas, et pendant les récréations à l’école
  • veillez à ce qu’il urine régulièrement : en moyenne 7 pipis par jour (toutes les 2 heures environ, ou avant chaque repas, à chaque récréation et avant d’aller dormir), même sans envie,
  • apprenez-lui à s’essuyer de l’avant vers l’arrière, ou en utilisant un papier pour le devant et un papier pour l’arrière, mais surtout pas d’arrière vers l’avant.
  • traitez une constipation éventuelle, c’est très important,
  • vérifiez qu’il soit bien installé pour faire pipi afin de vider complètement sa vessie.
    Si c’est une fille : baisser la culotte, le collant ou le pantalon jusqu’aux chevilles, bien écarter les jambes, ne pas pousser, bien attendre la dernière goutte, bien s’essuyer. Il peut être intéressant d’installer un petit tabouret pour reposer ses pieds. En détendant le périnée, la miction est facilitée.
    Le garçon doit aussi bien s’installer, debout ou assis, comme il préfère, et surtout ne pas pousser et prendre son temps !
  • renseignez-vous sur certains troubles mictionnels tels que l’instabilité vésicale (voir notre article sur l’énurésie).

Cet article vous a-t-il été utile ?

Note :
Les liens hypertextes menant vers d’autres sites ne sont pas mis à jour de façon continue. Il est donc possible qu’un lien devienne introuvable. Dans un tel cas, utilisez les outils de recherche pour retrouver l’information désirée.

Des conseils adaptés à l’âge de votre enfant !

Je m'abonne à la newsletter

Vous ne trouvez pas de réponse à votre question ?

Vous pouvez consulter les réponses déjà apportées par nos médecins à ce sujet en tapant votre question ou mots clés dans le moteur de recherche ci-dessous

Toujours pas de réponse ? Posez votre question à l'un de nos experts qui vous répondra rapidement. Un pédiatre se tient également à votre disposition du lundi au samedi entre 18h30 et 21h sur notre service de messagerie instantanée mpedia.CHAT !

Je pose ma question

Nos pédiatres sont bénévoles et ne peuvent répondre qu'à un nombre limité de questions par jour. Le nombre maximal de questions a été atteint, n'hésitez pas à revenir sur le site !

Ce service est ouvert du lundi au vendredi midi. Vous pouvez également accéder au service Mpedia.CHAT, du lundi au samedi de 18h30 à 21h pour échanger avec un pédiatre par messagerie instantanée.

Pour toute question concernant la santé de votre enfant, rapprochez-vous d'un professionnel de santé.

A NOTER :
Pour toutes les questions concernant le SOMMEIL, il existe déjà sur le site beaucoup de questions auxquelles les pédiatres ont déjà répondu. Etant donné que les pédiatres sont très sollicités et ne peuvent répondre qu'à un nombre limité de questions, nous vous invitons à faire une recherche sur le site avant de poser votre question.